Tendances Food 2020 #1 : L’avènement de la cuisine engagée

Bien-manger, durabilité alimentaire et nouveaux comportements alimentaires associés, la « food » de demain rime avec responsabilité. 

A quelle sauce veut-on désormais manger ? C’est LA question de l’année, et contexte écologique oblige, celle d’une décennie qui va devoir trouver des solutions pour préserver la planète et nourrir 10 milliards d’êtres humains d’ici 2050. La réponse ? Il va falloir changer. De mentalités, de méthodes et de comportements. 

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Veggie is the new cool

A l’omnivorisme prédominant s’ajoutent désormais d’autres tribus alimentaires comme le végétarisme, le véganisme et, plus largement répandu le flexitarisme. Une pratique qui consiste à limiter sa consommation de viande au profit de menus plus végétalisés. Le terme intégré au Robert depuis 2018 concernerait aujourd’hui entre 25 et 30 % des consommateurs.

Conséquence logique de cette évolution alimentaire à grande échelle, le marché des produits végétariens et vegans a progressé de 24 % en 2018. Il devrait ainsi atteindre les 600 millions d’euros d’ici 2021 !

Mais attention, si l’on mange plus de légumes, de fruits et de légumineuses, ce n’est certainement pas les yeux fermés. Soucieux de ne pas mettre n’importe quoi dans son assiette le consommateur d’aujourd’hui et de demain privilégie les produits de saison et les circuits courts afin de limiter, là encore, l’impact carbone de son alimentation. Quitte à abandonner l’avocado toast  au profit de recettes plus clean.

Shoot réalisé pour Florette

Au menu : locavorisme, vrac et zéro déchet

Mieux, le consommateur des 20’s modifie en profondeur sa manière de faire les courses : il consomme toujours plus bio (+ 15,7 % en 2018) mais s’attaque également au gaspillage alimentaire et au suremballage.

Chaque Français jette en effet 30 kg de nourriture par an, dont 7 Kg de produits alimentaires encore emballés selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). D’où l’idée d’acheter mieux pour gaspiller moins en commençant par exemple par se ravitailler en vrac, pour n’acheter que ce dont on a besoin et faire baisser le volume de sa poubelle.

Une tendance qui gagne la GMS comme les échoppes de quartier et qui donne même lieu à la création de magasins et de chaînes (Day by Day…) spécialisées dans le zéro déchet et le zéro plastique.

 instagram : © biocoop / ©La main dans le sac 

A la recherche de la durabilité alimentaire

Pour répondre à ces nouvelles pratiques, les producteurs, les industriels et les filières s’engagent pour parler de durabilité alimentaire.

Il s’agit, pour faire simple, de se convertir à l’agro-écologie en privilégiant des pratiques agricoles durables et à faible impact environnemental, favorisant le bien-être animal, limitant le transport et proposant une véritable approche RSE plutôt qu’un peu d’assaisonnement greenwashing.

Un cahier des charges exigeant qui voit naître et multiplier les initiatives futées. C’est le cas de YUMGO qui propose d’abandonner les produits d’origine animale en commençant par remplacer le blanc d‘œuf par une recette 100 % végétale ; ou de Weenat qui met la technologie au service de l’agriculture grâce à des capteurs connectés anti-gaspi.

Option récupération / transformation, on citera aussi la bière au pain de Cocomiette, le concept Maltivor qui revalorise les drêches, les résidus de malt des brasseries ou encore le système de collecte à vélo des biodéchets de Ouicompost.  

Du côté de la promotion des circuits-courts, cliquez sur Poiscaille sorte d’AMAP poissonnier ultra flexible ou sur son équivalent viande, Pig’s Daddy pour finir avec la box Les Nouveaux Fromagers. Le point commun entre toutes ces initiatives ? Inciter les consommateurs à regarder derrière la fourchette en remontant à la fourche, c’est-à-dire à la source de leur alimentation.

 instagram : © Yumgo / © Maltivor

Repenser la filière avec l’agriculture régénérative

Qui plante et produit ? Récolte, sème, cultive ? Les agriculteurs. Partenaires, producteurs mais surtout acteurs principaux de la transition alimentaire et agricole, ils reviennent aux fondamentaux et à un système d’exploitation plus raisonné qui tend à l’agriculture régénérative.

Le concept largement inspiré de la permaculture et des travaux du Japonais Masanobu Fukuoka vise la mise en place d’un système agricole vertueux permettant de favoriser la biodiversité, d’optimiser le cycle de l’eau, de capturer le carbone au sol et de régérener les sols.

Un modèle classé comme l’une des dix tendances alimentaires les plus attendues et les plus innovantes de 2020 par la chaîne de supermarchés multinationale américaine Whole Foods Market (sic !) que l’on retrouve également au programme des projets financés par Danone. Le géant de l’agroalimentaire vise une production 100 % française et dite régénérative d’ici 2025. Il a pour cela mobilisé toutes ses marques, chacune ayant été invité à verser l’intégralité du chiffre d’affaires d’une journée (c’était le 21 septembre 2018) pour financer le projet. 5,4 millions d’euros ont ainsi été récoltés.

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