Comment adopter une routine alimentaire saine en période de huis-clos ? Rencontre avec Aline Victor, diététicienne chez Nutrisens, acteur expert de l’alimentation spécialisée

2,5 kilogrammes : voilà un chiffre qui résume la prise de poids moyenne des français durant le confinement, selon une étude menée par l’Ifop entre le 24 et le 27 avril 2020. Grignotage, stress ou baisse d’exercice physique, les facteurs sont multiples mais une question reste en suspend. Comment ne pas réitérer ce phénomène à l’aune du second confinement ? Éclairages et éléments de réponse avec Aline Victor, diététicienne au sein du groupe Nutrisens.

Deux notions clés : diversité et équilibre

En pleine journée de télé-travail, le frigo et les placards emplis de friandises nous font souvent de l’œil. Pour y faire face, « il faut manger suffisamment à chaque repas et ne pas se priver » explique la diététicienne. Elle rajoute que « ce qui importe le plus réside dans l’équilibre entre l’apport en glucides (50%), en lipides (35 %) et en protéines animales et végétales (15%) ». Les fameux « 5 fruits et légumes par jours », riches en vitamines et minéraux, sont eux des points de contacts.

Si ces recommandations demeurent trop compliquées à mettre en pratique, l’experte en nutrition conseille d’ « anticiper et établir les menus à la semaine, dans le but d’avoir en tête les recettes à préparer ». Et, pour combattre le mal à la racine, « on se dispense d’acheter des aliments tentation au supermarché ».

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Concrètement, au petit déjeuner, les becs sucrés opteront pour un repas chargé de glucides, en privilégiant les produits non raffinés à l’instar des céréales complètes ou des flocons d’avoine bourrés de fibres. « On ajoute à cela un produit laitier en réponse à la masse osseuse et une boisson hydratant l’organisme » complète Aline Victor. Les amateurs du breakfast salé favoriseront, eux, les protéines possiblement associables, pour davantage de plaisir : les œufs, le jambon blanc ou le fromage.

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L’hydratation : un pilier de l’alimentation souvent négligé

L’experte chez Nutrisens souligne que « notre organisme étant composé au minimum de 70 % d’eau, il est recommandé d’en boire 2 litres par jour ». Néanmoins, difficile de s’abreuver sans soif en cette période automnale.

Aline Victor conseille d’abord de « se prodiguer une petite gourde ». Puis, on y glissera à l’intérieur des breuvages rafraîchissants, à « aromatiser de façon simplissime à la maison avec des herbes et des fruits ». A nous donc les eaux détox citron & concombre ou encore menthe & fruits rouges.

Des amateurs de soupes et veloutés dans l’audience ?  Bonne nouvelle, « les aliments contenus dans les soupes apportent de l’eau, tout comme les fruits et les légumes ».

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Le mot de la fin : faire corps avec ses sensations

La spécialiste en nutrition dédramatise la situation sur la prise de poids en confinement : « on se dépense moins à l’extérieur et parfois on fait davantage de sport, ce qui engendre une prise musculaire ».

Les sentiments liés au stress ou à l’anxiété  éveillent chez nous des émotions positives, corrélées à l’envie de manger. « Inutile de se frustrer et aller à l’encontre de nos émotions. Il vaut mieux que l’aliment assouvisse l’état émotionnel de stress » informe Aline.

Un petit creux au goûter ? La diététicienne préconise de « se pencher sur des produits laitiers riches en protéines comme les petits suisses ou les fromages blancs, mais aussi les fruits frais remplis de fibres ou les oléagineux en quantité raisonnable ».

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Des alternatives externes à l’alimentation viennent aussi compenser l’état émotionnel de stress. « On optera volontiers pour une séance de sport, de méditation ou de sophrologie » indique la spécialiste.

Au final, huis-clos ou non, le repas est avant tout un moment de convivialité, de plaisir et de pleine conscience ! 

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